L’amélioration des performances de reproduction chez le chameau: juste une question technique?
Résumé
La question du “comment améliorer la reproduction chez la chamelle” est un vieux dilemme pour les chercheurs et les praticiens vétérinaires dans le secteur camelin. En 1990, au cours de l’atelier organisé à Paris, sur le thème “Est-il possible d’améliorer les performances reproductive chez le chameau ?”, le Professeur Musa (Soudan) écrivait “bien que le domaine de la reproduction cameline ne soit plus un terrain vierge depuis une dizaine d’années, il y a encore beaucoup de lacunes dans notre connaissance concernant la reproduction du chameau”. Parmi ces questions, il était mentionné que l’infertilité n’était pas encore bien définie chez le chameau, comparé à d’autres espèces de rente. Certes, les connaissances ont beaucoup progressé depuis 25 ans, mais l’amélioration de l’efficacité reproductive du chameau reste encore limitée. L’amélioration de cette efficacité a deux objectifs principaux : (i) contribuer au progrès génétique, et (ii) augmenter la productivité numérique des troupeaux camelins. Les principaux paramètres contribuant à cette productivité sont le taux de fertilité (nombre de chamelons vivants à terme/nombre moyen de femelles adultes) des mâles et des femelles, l’intervalle entre mises bas, et le taux de survie embryonnaire ou néonatal. Les principales avancées depuis 25 ans ont porté sur une meilleure gestion concernant le diagnostic de gestation et le suivi embryonnaire, une meilleure connaissance des mécanismes stimulant la libido, une meilleure politique rationnelle de réforme des chamelles avec anormalités génitales, une meilleure hygiène des fermes à la mise bas (distribution du colostrum) et au sevrage, une meilleure gestion sanitaire (vaccination, prévention parasitaire) et l’introduction des techniques de reproduction assistée telles que l’insémination artificielle et le transfert d’embryons (IA, TE). D’un autre côté, les avancées dans les aspects organisationnels aux niveaux nationaux sont tout-à-fait insuffisantes. Par exemple, il n’y a pas de réel contrôle de performances pour identifier les géniteurs à bon potentiel, aucune collecte des données concernant les performances de reproduction, à l’exception de quelques grandes fermes laitières, et même absence de stratégie de réduction de l’intervalle entre mise-bas. De plus, les connaissances des chameliers, des vétérinaires et des techniciens au niveau national sont encore insuffisantes pour observer un progrès des performances reproductives de la chamelle, et même si ces performances ont été améliorées, il n’existe aucun système de suivi national pour mesurer cette amélioration. Un modèle démographique, tel que le modèle de Leslie, peut contribuer dans une première étape à comprendre les voies initiales pour améliorer la productivité cameline en permettant de faire le choix entre diminuer la mortalité du chamelon ou augmenter la fertilité et diminuer l’intervalle entre mises bas. Un exemple est donné dans la présentation.
Mots-clés: hameau, reproduction, innovations techniques, performances des organisations d’éleveurs.
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© Revue Marocaine des Sciences Agronomiques et Vétérinaires