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Ce livre est subdivisé en trois parties : une introduction (chapitre 1), une partie traitant des bases scientifiques de l'amélioration des plantes (chapitres 2, 3 et 4) et une partie traitant les différentes méthodes de sélection (chapitres 5, 6, 7, 8, 9 et10). Les chapitres 2, 3, 4, 5 et 6 sont suivis d'une série d'exercices dont le but est d’aider à la compréhension du texte. Les questions proposées présentent des difficultés variées et le lecteur ne devra pas être découragé s'il ne parvient pas à résoudre certaines. Les réponses pour la plupart des exercices sont données en annexe 1. Il est recommandé au lecteur de rechercher et d'établir les raisonnements qui ont conduit à ces résultats. Un glossaire relativement détaillé a été inséré en annexe 2 afin de le rendre plus accessible. En annexe 3, le lecteur trouvera une liste de la plupart des espèces végétales cultivées comprenant les noms en français et en anglais, le nom botanique, le nombre de chromosomes de base et le niveau de ploïdie.

Ce livre est le résultat du travail de plusieurs personnes. Je dois citer, plus particulièrement, Mr Khalid EL HARIZI, Dr Philippe LASHERMES et Dr Miloudi NACHIT qui ont passé de longues heures à lire, corriger et commenter le manuscrit initial. Leurs corrections et commentaires ont contribué de façon importante à la forme et au fond du document final et je les en remercie infiniment. Toutefois, je reste le seul responsable du contenu de ce livre et de toutes les omissions ou imprécisions qui peuvent y être rencontrées.

Je tiens particulièrement à remercier tous les membres de ma famille qui, par leur compréhension, soutien et encouragement, m'ont permis de réaliser ce travail. Mes remerciements vont également à tous mes professeurs, et notamment aux Professeurs D. C. RASMUSSON et J. L. GEADELMANN de l'Université de Minnesota, qui m'ont initié et donné goût à l'amélioration des plantes.

J'adresse aussi mes vifs remerciements au Dr M. SEDRATI, Directeur de l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan Il qui m'a encouragé à entreprendre ce travail.

Enfin, je voudrais remercier tous les étudiants qui, durant mes cours d'introduction à l'amélioration des plantes, ne cessaient de réclamer des documents accessibles. J'espère, par ce livre qui se veut pratique et simple au risque d'être trop général, satisfaire même partiellement leur curiosité.

Ahmed ZAHOUR

 

La chèvre dans l'arganeraie

AHMED EL AICH 
Professeur de Pastoralisme, Département des Productions Animales, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, Maroc

ALAIN BOURBOUZE
Professeur de Zootechnie, Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier, France

PIERRE MORAND-FEHR 
Directeur de Recherches, INRA, Institut National Agronomique de Paris-Grignon, France

 

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Préface

La forêt d'arganiers, unique au monde, et à ce titre classée "réserve de la biosphère "selon la dénomination de l'UNESCO, s'étend sur environ deux cents communes rurales du Sud du Maroc et concerne plus de 70 000 villages. C'est dire l'importance économique d'un tel écosystème organisé autour de l'arganier. L'ouvrage présenté ici, préparé par une équipe pluridisciplinaire d'enseignants-chercheurs de l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAVHII), de l'Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier (CIHEAM/IAMM) et de l'INRA/INA PG, est le fruit d'une activité qui s'est étalée sur près d'une dizaine d'années, mettant à profit les mémoires et travaux de nombreux étudiants et stagiaires de nos institutions respectives d'enseignement supérieur et de recherche. Ln plurifonctionnalité de l'arganier est maintenant bien connue : producteur d'une huile fameuse, pourvoyeur d'aliments et de fourrage foliaire pour les caprins, producteur de bois. Mais il est apparu très tôt aux auteurs que le rôle de ln chèvre dans cet écosystème était injustement décrié et largement méconnu. Et si les caprins, loin de "massacrer "cette forêt, contribuaient plutôt à sa gestion et sa préservation par le truchement d'éleveurs plus expérimentés qu'il n'y paraît ?

Cet ouvrage vise donc à analyser la place de la chèvre au sein de l'arganeraie afin de réhabiliter cet animal moins agressif vis-à-vis de son milieu que ce qui est couramment affirmé. Ainsi, des perspectives de développement se dessinent clairement. S'il est vraisemblable que la très forte revalorisation de l'huile d'argan contribuera à mieux raisonner la gestion de l'arganeraie et poussera à sa défense, on peut aussi penser que le chevreau qui s'en nourrit est promis à un bel avenir car, élevé dans l'arganeraie, son état d'engraissement reste de qualité supérieure à certaines viandes d'agneaux élevés intensivement.

C'est pourquoi nous souhaitons que le présent travail puisse participer à la revalorisation de l'élevage caprin, producteur de chevreaux dont les qualités sont reconnues, producteur de fumier grâce au transfert de fertilité qu'il assure, et lié à un mode de production original par son ancrage dans un terroir et un paysage sans équivalents dans le pays.

L'originalité de ce système agro-sylvo-pastoral fondé sur une espèce endémique, exploité par des animaux acrobates parfaitement adaptés, géré par des paysans confrontés à un milieu difficile mettant en œuvre une organisation sociale subtile et des pratiques rodées par le temps ... sont autant d'éléments qui soulignent la nécessité de conserver et de protéger un tel système au nom de sa valeur patrimoniale.

 Le Directeur de l'IAVH II, Fouad GUESSOUS         Le Directeur de l'IAMM, Vincent DOLLE

Les races bovines au Maroc


lsmaïl BOUJENANE
Professeur d' Amélioration génétique des animaux, Département des Productions Animales, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, B.P. 6202-lnstituts, 10101 Rabat, Maroc

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Préface

Depuis la mise en place du plan laitier en 1975 et le plan viande en 1978, l'élevage bovin marocain connaît une évolution continue. Il assure non seulement sa fonction traditionnelle pour l'autoconsommation familiale en milieu rural, mais également l'approvisionnement du milieu urbain en produits animaux.

L'ouverture sur le marché est une des tendances fortes des systèmes de production animale qui ont vu le jour pendant le dernier quart de siècle.

Pour soutenir cette évolution, plusieurs actions ont été menées par le Ministère de !'Agriculture en vue du développement de l'élevage bovin et de l'amélioration de sa productivité. Certaines ont été plus couronnées de succès que d'autres. La structure raciale en particulier a profondément changé. Dans le passé, la race locale a fait l'objet de quelques travaux de recherche. L'introduction récente de races améliorées pures a suscité un grand intérêt chez les chercheurs.

Tout ceci a donné lieu à une accumulation d'informations qu'il était nécessaire de synthétiser et de mettre sous une forme accessible à tous. C'est à cette tâche que l'auteur du livre s'est attelé.

Prof. Boujenane a travaillé pendant plus de 20 ans dans le domaine de l'amélioration génétique. Bien qu'il soit connu comme spécialiste des ovins, pour lesquels il a réservé un ouvrage, il s'est toujours intéressé aux bovins.

Durant les années 90 et à la demande de la Direction de l'Élevage, Prof. Boujenane s'est occupé de l'analyse des résultats du contrôle laitier officiel et de l'évaluation génétique des bovins laitiers dans le cadre du programme de testage des taureaux d'insémination artificielle. Sa longue expérience lui a permis de mieux dégager les caractéristiques des races locales et l'intérêt à gagner dans leur sauvegarde et amélioration, d'une part, et, d'autre part, d'avoir une vue d'ensemble sur les différentes opérations d'amélioration génétique, de dégager les contraintes à leur développement et de faire des propositions concrètes.

L'importation massive des races améliorées pures et le croisement d'absorption à outrance auquel la race bovine locale; réputée moins adaptée dans le nouveau contexte de la mondialisation, a été soumise et qui menace à la longue son existence même, a incité l'auteur à ouvrir une fois de plus le débat concernant la sauvegarde des ressources génétiques bovines de notre pays.

L'ouvrage a donc le mérite de grouper les informations éparses qui sont disponibles sur les bovins. Il veut en même temps offrir aux utilisateurs une connaissance plus approfondie sur les caractéristiques et les performances de ce cheptel ainsi que sur les actions qui ont été menées pour son amélioration. L'auteur a fourni beaucoup d'efforts pour la synthèse des travaux quelquefois disparates, qui ont été réalisés sur ce thème. Son mérite est d'avoir su organiser et analyser les informations recueillies et de les présenter dans un style facile à lire qui peut être suivi aisément même par un non-spécialiste.

Cet ouvrage s'adresse aux étudiants auxquels il entend apporter les références techniques. Il s'adresse également aux cadres et techniciens en leur proposant des données nécessaires à la mise à jour de leurs connaissances. Aux éleveurs, il offre un appui technique très utile. Ce document est en définitive une référence dans le domaine de l'amélioration génétique bovine et de la préservation de la biodiversité.

Prof. Fouad GUESSOUS

Directeur de l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

L'élevage du mouton dans un pays à climat Méditerranéen

 A. KABBALI et Y.M. BERGER (Eds)

 L'élevage du mouton dans un pays à climat méditerranéen

Dans les systèmes agricoles de plusieurs régions du monde, le mouton représente une importante spéculation animale. Ses rôles au sein de l'exploitation en font un animal plus important dans les pays en développement que les statistiques nationales ne l 'indiquent Ceci fut un élément détannisant pour que la 1ère action de recherche collaborative («Collaborative Research Support Program») (C.R.S.P.), financée par («Title XII of the 1975 U.S. Food Assistance Act») et dont l’objectif est d'aider les populations rurales des pays en voie de développement, ait été un projet concernant les ovins et les caprins.

Le projet «Petits Ruminants C.R.S.P» a depuis 1980, aidé et financé des recherches sur ces animaux en Asie, en Afrique et en Amérique latine. En plus de son important soutien aux activités de recherche liées h l'amélioration de la production, le C.R.S.P. a pris la responsabilité de rassembler et de présenter les résultats de ces recherches sous une forme facilement accessible aux petits exploitants, aux éleveurs et aux techniciens qui les encadrent.

Les moutons (et les chères) furent d'abord domestiqués en Asie de l'Est. Les conditions climatiques et géographiques ont favorisé leur expansion dans cette région ainsi que dans les pays du pourtour méditerranéen pendant des milliers d'années. Le cycle de production de ces espèces, caractérisé par une gestation et une lactation plus courtes que celles des bovins, leur permirent une meilleure adaptation aux parcours qui forment un élément important du calendrier alimentaire des ovins dans ces régions. Sans aucun doute, le nombre élevé et la productivité des moutons dans ces régions sont-ils étroitement liés à la préférence culturelle et religieuse que la population de ces régions porte à ces animaux. La combinaison de ces facteurs permit au mouton d'être une espèce animale prééminente et un facteur dominant des systèmes agricoles des pays méditerranéens.

Le C.R.S.P. entreprit, en 1981, avec l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, un programme de recherche au Maroc, pays méditerranéen de grande tradition ovine. Ce programme fut conduit du côté américain par l'Université de Californie (Davis) avec la participation de l’Université du Missouri, de la Caroline du Nord et de l'Utah. La Californie est aussi une région de climat méditerranéen avec une importante production ovine. En 1986, la décision fut prise de développer un manuel de techniques de production ovine pour les pays à climat méditerranéen, basé sur les résultats de recherche du C.R.S.P. au Maroc et sur l'expérience des participants au programme au Maroc, en Californie et ailleurs. Ce manuel est destiné principalement aux personnes engagées dans des actions de vulgarisation et travaillant avec des éleveurs du système agro-pastoral.

Vingt-cinq chercheurs marocains de l’Institut et six chercheurs américains ont activement collaboré. Yves BERGER, qui a travaillé sur le programme du C.R.S.P. au Kenya et au Maroc, a assuré l'édition de ce travail avec Ahmed KABBALI de l'École Nationale d'Agriculture de Meknès. De nombreuses autres personnes, principalement de l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, ont activement contribué à l'élaboration de ce document. Les versions anglaise et française ont pu être réalisées grâce aux efforts du SR-CRSP et des services de publications agricoles de l'Université de Californie et d'Actes - Éditions de l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II.

Bien entendu, ce manuel ne prétend pas apporter de réponses à toutes les questions posées par les utilisateurs. Il met l'accent sur un seul écosystème alors que de nombreux autres existent. Des contraintes de temps, de volume et de financement n'ont pas encore permis d'étendre la recherche et la documentation a d'autres pays, en dehors du Maroc.

Certaines informations (races, types d'aliments disponibles, etc.) peuvent ne pas concerner tous les pays méditerranéens. De nombreux principes de base, cependant, peuvent être utilisés tels quels avec peu de modifications.

Nous espérons que ce premier effort en stimulera d'autres pour augmenter, mettre à jour et adapter les informations de ce manuel afin que les éleveurs et les agents de vulgarisation aient entre leurs mains un document toujours meilleur. La mise en application de ces techniques peut accroître sensiblement la productivité de l'élevage ovin dans notre région et contribuer ainsi à l'amélioration de la qualité de la vie des personnes qui en dépendent.

 

Eric BRADFORD                                                Larbi FIRDAWCY

Professeur de Sciences Animales                 Secrétaire Général, Membre du comité directeur du C.R.S.P.

Université de Californie                                Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

Davis, Californie                                              Rabat, Maroc

 

Sommaire

Chapitre 1. environnement physique et humain de l'élevage du mouton au Maroc

Chapitre 2. Races de moutons au Maroc

Chapitre 3. Amélioration génétique des ovins

Chapitre 4. Reproduction des ovins

Chapitre 5. Alimentation des ovins

Chapitre 6. Agnelage et conduite des agneaux avant le sevrage

Chapitre 7. Croissance et engraissement des agneaux

Chapitre 8. Laine de mouton

Chapitre 9. Production des ovins sur parcours

Chapitre 10. Équipement et abris pour ovins

Chapitre 11. Intensification du système de production des ovins

Chapitre 12. Guide des maladies des ovins

 

Productions fourragères et systèmes animaux

Fouad Guessous, Département des Productions Animales, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, Maroc

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Pendant très longtemps, un élevage de type pastoral a permis au Maroc de tirer profit des grands espaces naturels incultes pour couvrir les besoins en protéines animales de sa population. Avec l’extension des surfaces cultivées aux dépens des parcours, le développement de l'irrigation et l'expansion démographique rapide, un autre mode de production associant exploitation agricole et troupeau a pu progressivement se développer.

L'intensification des nouveaux systèmes de production, ainsi mis en place, passait par le développement des cultures fourragères, elles seules capables de fournir en quantités suffisantes des aliments de qualité qui puissent répondre aux exigences nutritionnelles des animaux a fortes potentialités.

Historiquement, l'agriculteur marocain ne s'intéressait pas ou très peu aux fourrages cultivés. Progressivement, il a pu prendre conscience de leur importance sur les plans agronomique (maintien de la fertilité des sols, lutte contre les mauvaises herbes, ...) et zootechnique.

C'est la raison pour laquelle il était nécessaire que le Ministère de l'Agriculture et de la Réforme Agraire mène une réflexion de fond sur le secteur des fourrages cultivés et sur le rôle qu'il est appelé à jouer dans le futur pour permettre au pays d'atteindre l'autosuffisance alimentaire en matière de produits animaux. Un programme de développement a moyen terme devenait également indispensable.

La présente synthèse s'inscrit dans ce contexte. Elle cherche à dégager les grandes lignes d'un programme national de développement des cultures fourragères qui tiennent compte des perspectives d’évolution des systèmes animaux.

Ce travail, mené dans le cadre du projet MOR/87/001 par le Professeur F. GUESSOUS, a le mérite de s'appuyer sur des études régionales qui ont abordé cette problématique à l'échelle de régions bour ou irriguées.

Il a également le mérite d’avoir essayé de mener en parallèle la réflexion sur deux secteurs fortement interdépendants mais qui ont quelquefois tendance à s’oublier mutuellement.

Je voudrais à cette occasion remercier l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l’Agriculture (FAO) qui a apporté son aide financière pour la réalisation de cette étude. Mes remerciements vont également à toutes les équipes régionales qui ont contribué à ce travail.

 Abdellatif RAMI

Directeur de la Production Végétale

 

Plantes aromatiques et médicinales

B. BENJILALI et S. ZRIRA,  Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, Maroc

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Plantes aromatiques et médicinales: atouts du secteur et exigences pour une valorisation durable (2005)

L'Homme a connu et utilisé les ressources naturelles en plantes aromatiques et médicinales (PAM) depuis la haute antiquité. Toutes les grandes civilisations anciennes (chinoise, égyptienne, babylonienne, grecque, romaine, etc.) ont eu recours aux PAM pour leurs propriétés médicinales, parfumantes et/ou aromatisantes des aliments sans parler des utilisations rituelles. La distillation des PAM aurait été connue depuis 5000 ans par les populations de la vallée de l'Indus (Pakistan d'aujourd'hui). Cette technique, mise au point et développée par Ibn Sina à la fin du dixième siècle, a été ensuite transférée en Europe par les croisés et via l'Andalousie.

Depuis le dix-septième siècle, ce secteur n'a cessé de se développer, de se diversifier et d'améliorer ses technologies, en Europe d'abord, et dans le monde entier, ensuite.

Malgré cette histoire, longue et riche, le présent ouvrage nous montre que le secteur des PAM suscite encore une grande activité de recherche-développement à travers le monde. Ce secteur intéresse aussi bien les pays développés que les pays en voie de développement. Les premiers espèrent l'utiliser pour la conversion d'espaces à productions agricoles excédentaires sur le marché et/ou pour la mise en valeur de régions peu propices aux grandes productions classiques. Les pays en voie de développement y trouvent un moyen non seulement de diversifier leurs productions agricoles nationales, mais aussi de valoriser au mieux les espaces fragiles à potentialités économiques limitées et d'offrir à certaines populations des zones marginales (régions semi-arides, montagneuses, ...) des sources de revenus particulièrement intéressantes. Le secteur des PAM ne cesse de se diversifier par ses productions agricoles, mais aussi par les technologies qu'il met en œuvre, par les produits élaborés ainsi que par les marchés de destination. Par ailleurs, son marché en croissance continue est en profonde restructuration, la qualité étant de plus en plus une exigence.

De par sa situation géographique, le Maroc constitue un cadre naturel tout à fait original offrant une gamme complète de bioclimats méditerranéens favorisant une flore riche et variée avec un endémisme très marqué. Sur les 5000 espèces et sous espèces végétales répertoriées en Afrique du Nord, 4200 existent au Maroc contre 2100 en Égypte, 1800 en Libye, 2200 en Tunisie, 3500 en Algérie et 1100 en Mauritanie. Sur les 4200 espèces et sous-espèces du Maroc, 900 sont endémiques du pays soit 21 %. Le Maroc occupe ainsi la première place parmi les pays du Sud de la Méditerranée pour sa richesse en plantes endémiques. Les PAM au Maroc n'échappent pas à cette règle. Les espèces et sous-espèces potentiellement aromatiques et/ou médicinales sont estimées à plusieurs centaines (500 environ) dont un grand nombre est endémique.

Depuis des siècles, le Maroc utilise les PAM pour leurs propriétés médicinales, parfumantes et aromatiques. Bien que vulgarisée dans le monde arabo-musulman à partir de la fin du dixième siècle, la technologie de distillation a été particulièrement conservée au Maroc. Pour la préparation, entre autres, des essences et eaux de rose et de bigaradier, les appareils de distillation familiaux sont bien connus.

Au Maroc, l'industrialisation du secteur des PAM a commencé durant les années 20 du siècle dernier sous l'impulsion de pionniers français. À partir de l'indépendance, le secteur a commencé à être investi par des nationaux. Il existe aujourd'hui des dizaines d'entreprises intervenant dans le domaine. Le chiffre d'affaires global du secteur à l'export (316 millions de Dh/an en moyenne à la fin des années 90) est en progression continue. Cependant, les potentialités réelles du secteur sont loin d'être entièrement connues, encore moins valorisées.

Une activité de recherche-développement sur la ressource naturelle en plantes aromatiques et médicinales, dans les établissements universitaires marocains, s'est accélérée depuis les années 70.

Dans cet ouvrage, les professeurs Bachir BENJILALI et Saâdia ZRIRA nous font état d'une partie des résultats accumulés à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II sur le sujet. Les auteurs ont cherché à appréhender plusieurs questions de grande importance: potentialités du secteur des PAM, possibilités réelles de valorisation, impacts économiques et socio-économiques, exigences scientifiques, techniques et économiques, maîtrise des technologies et procédés utilisés.

En plus de ses données scientifiques et techniques, cet ouvrage, bien réalisé par Actes Éditions, présente aussi un intérêt pratique. À ce propos, les auteurs en faisant référence à l'expérience marocaine dans le domaine des PAM n'hésitent pas à mettre en relief des encadrés pour faciliter la tâche à tous ceux et celles qui veulent se lancer dans ce créneau. Ce travail constitue le meilleur moyen pour valoriser les ressources naturelles du secteur et de créer de la richesse au profit des populations généralement marginalisées.

Résultat d'une synthèse cohérente entre les connaissances scientifiques et techniques de base, d'une part, et d'une analyse des aspects économiques, socio-économiques, technologiques et des préoccupations de gestion durable des ressources naturelles, d'autre part, ce livre, le premier de son genre au Maroc, est une preuve, si besoin est, des potentialités nationales en matière de recherche scientifique pour le développement économique.

Ce livre sera très utile non seulement aux développeurs, mais également à tout intervenant dans le secteur aussi bien au Maroc qu'ailleurs. Les jeunes chercheurs y trouveront, sans aucun doute, les éléments de base d'une stratégie et/ou programme de recherche dans le domaine des PAM.

 

Mohand LAENSER

Ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes

 

Stage de Découverte de la Nature

Mustapha NAïMI,  Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, Maroc

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Ce guide est une manière de rendre hommage au Professeur Paul PASCON, le fondateur du système de stages et des bases de la pédagogie du réel à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II qui nous a quitté en 1985.

Parmi les stages figurant dans les cursus de formation des élèves ingénieurs et des élèves vétérinaires, celui de la découverte de la nature revêt un caractère particulier.

L'objectif principal de ce stage vise à pousser les jeunes étudiants à réfléchir sur la place de l'homme dans un milieu naturel, montagnard, forestier, steppique, etc. Les stagiaires sont donc appelés à étudier les relations et les équilibres entre l'homme et une nature moins artificialisée et, le plus souvent, fragilisée. Le but est atteint s'ils arrivent à intégrer leurs observations du domaine géologique, botanique, zoologique et géographique.

L'expérience d'encadrement durant plusieurs années et de responsabilité pédagogique pendant deux années successives du Professeur Mustapha NAIMI l'a amené à élaborer ce guide pratique qui décrit les étapes essentielles par lesquelles passent la préparation de ce stage et son déroulement. Les conseils pour la réussite du stage et des randonnées dans le milieu rural sont également réunis.

Sachant que les étudiants vont être dans les conditions les plus dépouillées, directement en rapport avec la nature, marchant à pied, vivant au soleil et couchant quelquefois à la belle étoile, imaginer comment on peut cerner toutes les issues aux différents problèmes matériels qui peuvent surgir au cours d'un tel exercice, est un pari toujours difficile que ce guide aide à réussir.

Cet ouvrage s'adresse en premier lieu aux étudiants de l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II. Le vécu du terrain est une expérience enrichissante à tous points de vue. Pour un futur cadre de l'agriculture et de l'aménagement de l'espace, côtoyer et écouter les acteurs du monde rural et agricole constituent une démarche indispensable à suivre en vue d'un développement durable. En second lieu , ce guide sera incontestablement utile même aux profanes et, en tous cas, à tous les amateurs de la nature.

Je voudrais remercier sincèrement le Prof. NAIMI pour tout l'effort qu'il a consacré à la préparation de cet ouvrage qui atteste une fois de plus de l'importance de la composante stages dans le cursus de formation des lauréats de cet établissement.

Pr. Fouad GUESSOUS
Directeur de l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II