Résumé

Pour connaître la diversité des insectes terricoles colonisant la galerie forestière du Monastère Notre Dame de l’Assomption et l’effet de facteurs environnementaux sur la structure de ces derniers, une étude exploratoire a été menée. Pour y parvenir, des pots Barber ont été utilisés à côté d’une capture active à la chasse à vue. Ceux-ci ont été piégés de janvier à septembre 2021. Au total, 1880 individus ont été capturés et 21 espèces ont été identifiées à côté d’une espèce d’hémiptères non identifiée. Après analyse, la famille des Formicidae se révèle la plus abondante en individus (soit 43%) et celle des Scarabaeidae en richesse spécifique (soit 23%). Cependant, le test de Student a confirmé que la saison n’a pas influencé les abondances d’insectes. Aussi, la grande partie de la faune recensée était constituée d’espèces de grande taille, traduisant une adaptation dans le milieu. Par ailleurs, les résultats de cette étude attestent que les quatre paramètres environnementaux évalués n’ont pas connus d’effets significatifs (p>0,05) tant sur la richesse spécifique que l’abondance. En outre, ces résultats confirment que l’intensification d’activités anthropiques dans cette galerie forestière pourrait conduire à un effet négatif sur la composition de l’entomofaune terricole de ce milieu. 


Mots clés : insectes terricoles, galerie forestière, facteurs environnementaux, activités anthropiques


 

Introduction

Les forêts contiennent une grande et importante diversité biologique et constituent un réservoir génétique inestimable (Laurance, 1999). Cependant, leur destruction entraîne la dégradation des sols, et la disparition d’un grand nombre d’espèces animales (Aichar, 2013).

Ainsi donc, avec près de 1,3 millions d’espèces décrites, les insectes représentent 55% de la biodiversité animale et près de 80% des espèces actuellement présentes sur Terre (Peter et al., 2012). Leur déclin est un phénomène complexe, documenté de manière lacunaire, notamment à cause d’un manque de données pour certaines régions du globe. D’après Huis (2014), les insectes occupent aujourd’hui presque tous les types d’habitats et participent donc à de nombreuses fonctions écologiques

Parmi ces insectes, les insectes terricoles jouent un rôle crucial, puisqu’ils sont considérés comme des acteurs du recyclage de la matière organique (Hanski et Cambefort, 1991) et ils sont considérés par Oudjiane et al. (2014) comme bio-indicateurs de l’état des écosystèmes terrestres.

Malgré leur diversité et leur rôle crucial dans les écosystèmes, ces insectes restent peu couverts par des mesures de protection ou de conservation par rapport aux vertébrés. Ils font partie à cet effet de cette biodiversité de l’ombre. Or, comme toute autre forme de vie sur Terre, les insectes subissent la 6ème crise d’extinction (Schuldt et Assmann, 2010).

Toutefois, leur niveau de menace peut être sous-estimé du fait qu’il reste encore une large part à découvrir et à décrire, additionné au manque de programmes de suivi et de conservation (Shaw et Hochberg, 2001). Selon Benamar et al. (2011), leur conservation nécessite une bonne connaissance des espèces et de leur rôle au sein de l’écosystème.

La République démocratique du Congo n’a malheureusement pas beaucoup d’informations car, les études portant sur la bioécologie de l’entomofaune terricole sur son territoire sont mal connues et encore moins celles des milieux naturels dégradés. La majeure partie d’études entomologiques en RD Congo s’est concentrée sur les pollinisateurs (Habakaramo, 2008; Milau et al., 2020; Bukaka et al., 2020; Lukoki et al., 2021; Posho, 2015; Asumani, 2007; Badjedjea, 2008) et quelques-unes sur les termites (Kifukieto et al., 2016).

En dépit de cette insuffisance de données sur la diversité et l’écologie d’insectes terricoles de couverts forestiers, notre modeste contribution s’ajoute avec comme objectif de fournir des connaissances sur l’inventaire de l’entomofaune terricole de la galerie forestière du Monastère de Notre Dame de l’Assomption (Vallée de la Funa) à Kinshasa. Ces résultats pourraient être utilisés dans la mise en place d’une base de données, car celle-ci, est un outil d’information indispensable pour la préservation de la biodiversité et la gestion de l’environnement.

Nous voudrions également montrer combien les insectes terricoles sont incontournables dans le fonctionnement et la dynamique de nos forêts. Il s’agira aussi, de comprendre comment l’entomofaune terricole de galerie forestière s’organise vis-à-vis des caractéristiques majeures de son environnement. Et enfin, nous tenterons de souligner les menaces de perte auxquels ils sont soumis du fait de la dégradation et de la fragmentation de leur habitat et de leur compétition avec les activités anthropiques.

Milieu, Matériel et méthodes

Milieu d’étude

Cette étude a été réalisée dans la galerie forestière du Monastère Notre Dame de l’Assomption (Vallée de la Funa) qui est localisée géographiquement à 4°42’ de latitude Sud et 15°30’ de longitude Est, au Sud de la Ville de Kinshasa, dans la commune de Mont-Ngafula (Figure 1) (Kisasa, 2011; Vanden, 2005; Thomas et Wouters, 2010; Kisasa, 2013).

Le choix porté sur ce site se justifie par le fait qu’il regorge non seulement d’une galerie forestière d’environ 45 hectares (Figure 2) mais aussi parce qu’il connaît une dégradation alarmante de son environnement naturel à travers la fragmentation consécutive due à l’explosion démographique et aux activités anthropiques croissantes (Figure 3).

Technique d’échantillonnage

La collecte des insectes terricoles a été effectuée de façon régulière toutes les deux semaines durant neuf mois, de Janvier à Septembre 2021, hormis quelques décalages, dus aux perturbations des conditions climatiques.

Étant donné que le groupe cible est constitué des insectes terricoles, afin de maximiser la collecte, la méthode d’échantillonnage adoptée est l’utilisation des pièges d’interception, appelés «les pots Barber» (Barber, 1931; Rainio et Niemelä, 2003; Julien et al., 2016; Driss et al., 2016). Une technique complémentaire a été associée aux pots Barber pour la maximisation de la récolte, il s’agit de la chasse à vue (Louis-Michel et Christophe, 2009). Cette technique consiste en une capture active à main libre, dans les quadrats ou micro-habitats de prospection d’un 1m2 identifié et localisé entre les pots Barber au sein des stations d’échantillonnage.

Les pots Barber consistent en des seaux enterrés jusqu’au ras du sol, remplis aux deux tiers de leur contenu avec un liquide conservateur, constitué d’un mélange de: 1 L d’eau, 300 g de sel et quelques gouttes de détergent, jouant le rôle d’un agent mouillant, qui empêche les insectes de remonter le long des parois. Cette solution était renouvelée toutes les deux semaines afin d’éviter le pourrissement des spécimens après un long moment (Barber, 1931; Julien et al., 2016; Amri et al, 2019).

Dispositif expérimental

L’expérimentation a été réalisée suivant un dispositif décrit à la figure 4. Par ailleurs, trois stations ont été retenues de manière aléatoire selon l’hétérogénéité du milieu avec différentes activités réalisées dans chaque station. Dans chaque station de 45 m sur 30 m (1350 m²), quarante pots Barber ont été installés, répartis entre 4 transects. À côté de pots Barber, vingt-huit micro-habitats ont été identifiés.

Récolte, conservation et identification des insectes collectés

À l’aide d’un tamis, les contenus des pots ont été triés, placés dans des bocaux et acheminés au laboratoire. Au laboratoire, le contenu des bocaux a subi un rinçage et les spécimens ont été triés sous une loupe binoculaire de marque Bresser pour ne retenir que les insectes.

Les spécimens d’insectes séparés sont conservés dans l’alcool à 70° et ont été plus tard étalés à l’aide des épingles entomologiques dans des boîtes entomologiques pour faciliter l’identification. Celle-ci a été faite jusqu’au niveau taxonomique de l’espèce pour certains et genre pour d’autres en se basant sur des caractères morphologiques décrits dans différentes clés de systématique entomologique (Maurice, 1980; Boilly et Vaz-de-mello, 2013; Charrier, 2002; Bedel, 1895; Antoine, 1961; Trautner et Geigenmuller, 1987). L’identification des espèces a été confirmée grâce à certains spécimens conservés au Musée des Sciences Naturelles du Département de Biologie, Faculté des Sciences de l’Université de Kinshasa.

Mesure des variables physico-chimiques

Les analyses des paramètres physico-chimiques ont été effectuées à partir des échantillons de sol prélevés. Ces échantillons ont été prélevés durant toute la période de l’étude, et dans chaque station prise séparément. Ces échantillons étaient prélevés à une profondeur de 10 cm selon la méthode d’Amri et al. (2019) et en moyenne 1 kg de sol était prélevé et transporté au laboratoire.

Les échantillons de sol ont été séchés à l’air ambiant pendant 2 semaines, tamisés à 2 mm pour avoir la terre fine et conservées dans des sachets en plastique. Ce sol a été utilisé pour la détermination du pH du sol à l’aide d’un pH mètre portable de type Hanna HI9812-5 selon la méthode de Mathieu et Pieltain (2003).

De plus, la température et l’humidité du sol ont été enregistrées sur terrain durant toute la période de l’étude à l’aide d’un thermo-hygromètre portable de type KJM017 (Lukoki et al., 2021), et à l’aide un pied gradué, l’épaisseur de la litière était noté dans chaque station.

Traits fonctionnels

Dans cette étude, chaque espèce recensée est caractérisée par un trait fonctionnel qui est la taille des espèces (Bedel, 1895; Jeannel, 1942; Antoine, 1961; Amri et al., 2019). Cette dernière a été mesurée de la tête à l’abdomen de l’individu grâce à un pied à coulisse gradué. D’après la méthode de Cole et al. (2002), trois catégories sont retenues: les espèces de grande taille (>15 mm), les espèces de taille moyenne (9 - 15 mm) et les espèces de petite taille (< 9 mm).

Évaluation de la diversité des insectes collectés

Abondance, occurrence et distribution

L’abondance relative (AR) représente le rapport entre le nombre d’individus d’un taxon pris en considération et le nombre total d’individus (N). L’abondance absolue (AA) est déterminée par le nombre d’individus par espèce (Magurran, 2004).

La fréquence d’occurrence (Occ) a été calculée pour chaque espèce en se basant sur le nombre de fois où l’espèce a été trouvée par le nombre total des relevés (Mois d’études). Par ailleurs 4 classes sont retenues d’après le modèle de Bigot et Bodot (1973), (0 à 9), (10 à 24), (25 à 49) et (50 à 100), respectivement, les espèces très accidentelles, accidentelles, communes et constantes.

Quant à la distribution, elle est obtenue grâce à l’indice de dispersion (I) qui est le rapport de la variance (S2) sur la moyenne (x̅). D’après Canard Poinsot (2004), les espèces se répartissent de trois façons d’après l’indice de dispersion: les espèces régulières (I < 1), les espèces aléatoires (I=1) et les espèces agrégatives (I > 1).

Diversité alpha

L’analyse de la diversité alpha est une analyse qui se base sur différents indices non-paramétriques (Amri et al., 2019; Hammer et al., 2001). Elle a était évaluée grâce au logiciel Past (Version 4. 03). Dans cette étude, cette analyse s’est consacrée à:

• La richesse spécifique (S), qui correspond au nombre total d’espèces que comporte le peuplement considéré sur un site d’étude et à un moment donné;

• L’indice de Shannon (H’): H’= - Σ pi ln pi, où pi est la proportion du nombre d’individus de l’espèce i (ni) sur le nombre total des individus de toutes les espèces (N);

• L’indice de Simpson (1 - D): D = Σ Ni (Ni-1) / N (N-1), où Ni est le nombre d’individus de l’espèce donnée, et N est le nombre total d’individus;

• L’équitabilité de Pielou (E): E = H’ / H’max, H’max = ln S, où S est le nombre total des espèces.

Diversité bêta

L’analyse de la diversité bêta contrairement à la diversité alpha est une analyse qui se base sur la similarité (De Bello et al., 2007). Dans cette étude, cette analyse s’est consacrée à:

• L’indice de similarité de Jaccards (βjac): Il a été calculé pour voir la similarité entre diffèrent mois à l’aide du logiciel Past -V. 4.03) par la formule suivante: βjac = c/(a+ b-c), où c est le nombre d’espèces communes aux deux variables, a est le nombre d’espèces dans la variable X, et b est le nombre d’espèces dans la variable Y;

• Classification ascendante hiérarchique (CAH): Après avoir étudié si les communautés d’insectes terricoles pour chaque mois sont similaires ou différentes, nous avons cherché à voir lesquels sont les plus proches ou les plus éloignées en termes de composition d’espèces en fonction de mois. Pour atteindre ce but, des matrices de distances basées sur la méthode de groupe apparié Euclidien (UPGMA) sont établies pour obtenir des groupements (Amri et al.,, 2019). Les groupements ont été réalisés à l’aide du logiciel Xlsat 2020.

Analyse statistique des données

L’analyse des données a été réalisée grâce à la statistique descriptive. Les données de l’abondance et de la richesse spécifique par mois et par station ont été utilisées pour l’obtention des différents graphiques. De plus, une analyse en classification hiérarchique a été faite afin de caractériser les différents groupes. Et après le test de Shapiro Wilk sur la distribution gaussienne, le test t de Student et le test d’ANOVA à plusieurs facteurs ont été utilisés pour trouver la signification entre différentes variables. Cependant, une analyse multivariée a été complétée par une régression linéaire multiple afin de tester l’effet des quatre facteurs environnementaux (pH, Humidité, Température et Profondeur de la litière) sur l’abondance et la richesse spécifique d’insectes terricoles de cette galerie forestière. Afin de réaliser toutes ces analyses, plusieurs logiciels statistiques ont été utilisés: Excel 2016, Past (version 4.03), Xlsat (version 2020) et le logiciel R (version 4.1.2).

Résultats

Inventaire et composition de l’entomofaune terricole

Le tableau 1 ci-dessous résume les différents ordres ainsi que les espèces d’insectes terricoles échantillonnées au cours de cette étude dans différentes stations.

Il se dégage du tableau 1 que 22 espèces d’insectes terricoles ont été échantillonnées dans les trois stations retenues dans cette galerie forestière. Ces espèces appartiennent à 6 ordres et 11 familles. L’ordre des coléoptères s’avère le plus représenté dans ce milieu et le plus riche en espèces (14 espèces, 63,6% de la richesse totale), suivi des dictyoptères et des orthoptères (Figure 5). Par ailleurs, la famille des scarabaeidae s’est relevée importante face à toutes les autres familles avec 5 espèces soit 22,7 % de la richesse totale (Figure 6). Cependant, une espèce d’hémiptères n’a pas pu être identifiée.

Quant aux trois stations investiguées dans cette étude, la station 2 a donné une richesse spécifique élevée (soit 19 espèces) par rapport aux deux autres qui ont respectivement une richesse spécifique de 14 espèces (Figure 7).

En ce qui concerne les abondances, la station 1 a connu une abondance remarquable de 976 individus, soit 52% des abondances totales suivi de la station 2 avec 627 individus, soit 33% et enfin la station 3 avec 277 individus, soit 15% (Figure 8). Ainsi donc, d’après le test d’ANOVA (p=0,364), le nombre d’individus n’a pas connu de différences significatives entre différentes stations au cours de l’étude.

Variation saisonnière de l’entomofaune terricole

La figure 9 illustre les variations saisonnières du nombre d’individus.

Il se dégage de cette figure 9 que, la saison de pluie a présentée des abondances remarquables et une moyenne des individus supérieure à celle de la saison sèche. Cependant, d’après le test de Student, (p=0,611) ces abondances n’ont pas connu de différence significative entre les saisons.

Évolution mensuelle de l’abondance et de la richesse spécifique

La figure 10 ci-dessous décrit les variations mensuelles du nombre d’individus.

Les résultats obtenus traduisent que les mois d’Avril et Mai sont les deux mois où la récolte était abondante, suivis de Février et Mars. Cependant, les Mois d’Août et Septembre ont connus des abondances très faibles, soit inférieures à 100 individus.

Évaluation de la biodiversité

Abondance, occurrence et répartition spatiale

Les résultats sur l’abondance, l’occurrence et la répartition spatiale sont reprises dans le tableau 2.

Il se dégage du tableau 2 que l’étude a fait preuve de 1880 individus repartis en 22 espèces. Ainsi donc, 3 espèces (Oecophylla longinoda, Onthophagus taurus et Heliocopris sp) regroupent à elles seules plus de 69% d’observation.

Les résultats de la distribution et répartition spatiale d’insectes terricoles consignés au tableau 2 montrent que seule Byrrhus sp était régulière dans le milieu et que plus de 85% d’espèces rencontrées étaient agrégatives alors que très peu d’espèces dans ce site étaient aléatoires.

Quant à la fréquence d’occurrence, nos résultats attestent qu’une bonne partie d’espèces trouvées dans ce site étaient constances et communes (plus de 50%), ce qui laisse voir l’adaptation de ces espèces dans ce milieu.

Diversité alpha

Les valeurs des indices de la diversité alpha évaluées dans cette étude sont consignées dans les figures 11 et 12.

Les valeurs de la diversité alpha évaluées donnent des variations mensuelles importantes (Figure 11). En effet, la richesse spécifique a connu des variations importantes et c’est au mois de juin qu’on enregistre une richesse spécifique élevée (Rs = 14). Par ailleurs, la diversité spécifique était moins importante dans cette étude (Figure 12), car les valeurs trouvées sont inférieures à la diversité maximale (H=4,45). Et c’est au mois de juin qu’on enregistre également une valeur élevée de l’indice de Shannon (H=2,14).

Cependant, les observations faites en général dans cette étude font état d’une équitablité significative dans les communautés d’insectes terricoles récoltés, et ce sont les mois de janvier (J=0.95) et février (J=0.94) qui ont enregistrés des valeurs supérieures.

L’indice de Simpson, quant à lui, présente des variations légères comprises entre 0,47 à 0,84, et ce sont les mois de janvier et février qui ont présenté des valeurs élevées, respectivement 0,85 et 0,84.

Estimation de la richesse spécifique

Les données sur l’estimation de la richesse spécifique sont consignées dans la figure 13.

Selon la courbe d’extrapolation de la richesse spécifique cumulée, la figure 13 montre que régulièrement de nouvelles espèces ont été capturées jusqu’au sixième mois où plus de 95% d’espèces ont été capturées.

Les récoltes du mois d’avril ont été nécessaires car, elles ont permis de relever un nombre important de nouvelles espèces, non observées dans les précédents mois. En effet, la courbe de richesse cumulée aboutit à une pente de croissance encore assez forte, ce qui laisse penser que la majorité d’espèces seraient inventoriées.

Diversité bêta

Les valeurs de l’indice de Jaccard au tableau 3 révèlent que les peuplements d’insectes terricoles sont peu semblables entre les mois. Et pour l’ensemble du site, la plupart des valeurs obtenues varient de 0,063 à 0,7. En effet, les valeurs maximales sont signalées pour les couples mai-juillet, juin- août, mars-mai et janvier-février, respectivement 0,7 ; 0,643 ; 0,636 et 0,6. Ainsi, le couple avril-septembre est le couple dont la valeur minimale a été observée.

Cependant, l’analyse du groupement basée sur le groupe apparié Euclidien (UPGMA) a mis en évidence deux groupes bien distincts: le groupe 1, composé des sept mois : septembre, juin, juillet, août, mars, février et janvier et le groupe 2 qui se montre très bien distinct des autres avec le mois d’avril et mai (Figure 14).

Étude des traits fonctionnels

D’après la figure 15 ci-dessous, la majorité d’insectes terricoles récoltés appartiennent à des espèces de grande taille (soit 63%), et les espèces de moyenne taille sont modérément représentées avec 23%; tandis que les espèces de petite taille sont moins représentées dans cette galerie forestière.

Dynamique de l’entomofaune terricole et effets des facteurs environnementaux

Description de l’édaphotope du site étudié

Les résultats sur l’analyse de la description de l’édaphotope de notre site d’étude sont consignés dans le tableau 4.

Il se dégage de ce tableau 4 que la station 3 se caractérise par un sol plus humide que les autres (soit 77,8 ± 9,05). La station 1 présente un pH plus élevé de 6,31 ± 0,50 et une grande profondeur de la litière de 3,27 ± 1,22. De même, les stations 1 et 2 ont présenté une température moyenne de 27°C, légèrement supérieures à celle de la station 3.

Effet des facteurs édaphiques sur l’abondance et la richesse spécifique de l’entomofaune terricole

Afin d’évaluer l’effet des facteurs environnementaux sur l’abondance et la richesse spécifique d’insectes terricoles du site, le modèle statistique testé prend en compte ces facteurs comme effets fixes avec comme équations:

Modèle1 = lm (Richesse_spécifique ~ pH + Humidité_sol + Température_sol + Profondeur_litière, data=tab_synthese1).

Modèle2 = lm (Abondance ~ pH + Humidité_sol + Température_sol + Profondeur_litière, data=tab_synthese2).

Analyse des facteurs édaphiques

Il se dégage de la figure 16 ci-dessous que les relations entre l’abondance ainsi que la richesse spécifique avec les facteurs environnementaux pris en compte sont de type linéaire. Ainsi, les valeurs de corrélation trouvées sont d’une manière générale inférieure à 0,5 traduisant une faible corrélation.

Analyse de la régression linéaire multiple

Le tableau 5 ci-dessous présente les résultats de la régression linaire multiple des facteurs environnementaux sur l’abondance et la richesse spécifique d’insectes terricoles.

Il se dégage du tableau 5 ci-dessus que les quatre facteurs environnementaux évalués n’ont pas un effet significatif sur l’abondance d’insectes terricoles. Ces constations ont été similaires quant à la richesse spécifique.

Discussion 

La connaissance de l’entomofaune terricole de la galerie forestière du Monastère Notre Dame de l’Assomption (Vallée de la Funa) a fait l’objet de cette étude. Et au cours de celle-ci, 1880 individus d’insectes terricoles repartis en 6 ordres, 11 familles et 21 genres ont été identifiés. Cependant, la famille des formicidae a fait preuve d’une abondance considérable avec plus de 43% des abondances totaux. De plus cette famille a déjà été signalée dans la partie Est du pays dans les travaux de Mfuti et al. (2016) et Milau et al. (2020).

À côté de celle-ci, les familles des carabidae, tenebrionidae, byrrhidae et scarabaeidae ont également été signalées dans cette galerie forestière. Ces familles ont, par ailleurs, déjà fait l’objet de plusieurs travaux en RDC (Milau et al., 2020) et en Afrique (Mehdi, 2014).

Se basant sur l’analyse de la variation saisonnière, cette étude révèle que la saison des pluies a connu une abondance importante d’individus contrairement à la saison sèche. Ceci s’expliquerait en effet d’après Benachour (2008) par le fait que les paramètres climatiques exerceraient une pression cinétique sur les grandes fonctions physiologiques.

Cependant, le test de Student a attesté qu’il n’y avait pas une différence significative entre les abondances de ces deux saisons, ceci corrobore les résultats des abondances mensuelles obtenues au mois de mai qui seraient le double des abondances obtenues pendant la saison de pluies.

L’analyse sur l’abondance a relevé en outre que Oecophylla longinoda est l’espèce la plus abondante avec plus de 43% d’observations. Cette espèce a été plus rencontrée dans la station 1 caractérisée par une profondeur importante de la litière et un couvert végétal et un ombrage important. Les résultats de cette étude corroborent ceux des travaux de Dejean (1991) qui pense qu’Oecophylla longinoda est une espèce qui niche sous des feuilles, caractérisé par un ombrage. Son abondance imposante pourrait également s’expliquer par le fait qu’elle est une espèce territoriale et agressive contre tout intrus (Dejean, 1991).

De plus, à côté de celle-ci, Cryphaeus taurus, Diastocera trifasciata, Byrrhus sp, Heliocopris sp, Onthophagus taurus et Pycnoscelus surinamensis ont été trouvées constantes dans le milieu. Ceci s’expliquerait d’après Lukoki et al. (2021) et Milius et al. (2006) que ces espèces seraient plus tolérantes aux variations quotidiennes des conditions du milieu.

Parlant de la répartition spatiale des espèces étudiées, plus de 80% d’espèces ont témoignées d’une répartition agrégative tandis que 13% seulement ont une répartition aléatoire. Il se constate par ailleurs que seule Byrrhus sp a fait preuve d’une répartition régulière. Cette situation traduirait d’après Canard et Poinsot (2004) que les ressources utilisées par ces espèces sont distribuées de manière agrégative.

Par ailleurs, Matallah et al. (2016) signalent dans leurs travaux que la compétition inter et intra- spécifique, la prédation et le parasitisme régulent la distribution spatiale et temporelle de ces espèces ainsi que leur structure des communautés.

En contrepartie, cette étude a fait état de 22 espèces reparties de manière inégales entre les différents mois et différentes stations. Néanmoins, la station 1 a compté 19 espèces contrairement aux deux autres. D’après Magura et al. (2001) et Rahman et al. (2015) le couvert végétal dense rencontré dans cette station aurait une influence sur la richesse en créant un microclimat permettant l’installation de nouvelles espèces. D’un autre côté, le mois de juin se révèle plus riche en richesse spécifique, ceci s’expliquerait par une adaptation significative d’espèces terricoles aux conditions climatiques.

S’agissant des indices écologiques de structure, cette étude révèle que la valeur totale de l’indice de Shannon trouvée est inférieure comparativement aux valeurs trouvées pour d’autres groupes d’insectes étudiés dans cette galerie (Lukoki et al., 2021) et dans les sites avoisinants cette galerie forestière (Bukaka et al., 2020). Cependant le mois de juin est le mois dont la valeur supérieure a été observée (H=2,14 bits). Cependant, hormis le mois de mai, l’indice de diversité de Simpson calculé ne présente pas une grande différence entre les mois. Ceci se justifierait du fait que cet indice ne tient pas compte des espèces rares.

Tenant compte de l’équitabilité, les observations faites se montrent similaires à celles observées pour l’indice de Simpson. De plus, bien que quelques espèces dominent en termes d’abondance, ces résultats se montrent non significatifs pour influencer l’équilibre du peuplement.

Par ailleurs, l’analyse de la diversité beta faite à l’aide de l’indice de similarité de Jaccard dégage qu’une grande partie des relations analysées a présentée des faibles similitudes. De plus, les valeurs les plus élevées ont été observées aux couples mai- juillet, juin-août, mars-mai et janvier-février. En associant ces résultats à l’analyse de la classification, les résultats obtenus confirment les observations faites par l’indice de Jaccard en divisant les mois en deux groupes, dont le premier compte les mois précités dans les couples. D’après Amri et al. (2019), cette ressemblance entre ces mois résulterait de la structure et de la composition de ses insectes dans le milieu.

De plus, l’analyse de la taille des individus a relevé qu’une grande partie de cette faune recensée (soit 67%) était constituée des individus de grande taille. Les résultats de ce travail contredisent les observations faites en Algérie par Amri et al. (2019) qui pensent que les individus de taille moyenne prédomineraient. Cependant, Magura et al. (2006) pensent que l’état du milieu (stable ou perturbé) serait à la base de la diversification de la taille des individus.

Aussi, puisque les traits fonctionnels peuvent être utilisés comme des indicateurs de la niche d’une espèce, la taille prise ici par Lovei et Magura (2006) comme l’une des caractéristiques morphologiques, est un facteur clé renseignant sur la quantité des ressources et des matières organiques disponibles dans un milieu (Blake et al., 1994).

Ainsi donc, les résultats de cette étude témoignent que les facteurs des perturbations du milieu n’ont pas exercé une pression majeure sur les communautés d’insectes terricoles recensés. Néanmoins, l’intensification des activités anthropiques dans de cette galerie forestière conduirait à une extermination de l’entomofaune terricole et donc une réduction de l’activité du recyclage de la matière organique, puisque les individus de grande taille sont d’un côté les plus impliqués dans le recyclage (Oudjiane et al., 2014) et de l’autre côté moins adaptés aux perturbations du milieu. Aussi, leur capacité reproductive est réduite en présence des fortes perturbations (Dejean, 1991).

D’après Lukoki et al. (2021), il est admis que les facteurs du milieu peuvent influencer ou non l’activité d’un ou de plusieurs espèces dans un milieu. Ainsi, après une régression linéaire généralisée, aucun de paramètres évalués (Humidité, T°, pH et Profondeur de la litière) n’a connu une influence significative (p>0,05) tant sur l’abondance que la richesse spécifique d’insectes terricoles. Ces résultats contredisent les travaux d’Amri et al., (2019) sur la faune carabique en Algérie.

Cependant, cette différence pourrait s’expliquer par une variabilité d’activités et leur intensité dans chaque milieu. De plus d’une manière générale, cette étude confirme que, bien que plusieurs études aient signalées la présence d’activités anthropiques dans cette galerie forestière, ces activités n’ont pas trop influencé l’abondance ainsi que la richesse spécifique d’insectes terricoles recensés.

Conclusion 

Les insectes terricoles jouent un rôle essentiel dans un écosystème forestier puisqu’ils sont considérés comme des acteurs du recyclage de la matière organique et bio-indicateurs de l’état des écosystèmes. Ainsi donc, dans le souci de mieux cerné les interactions ce travail s’est fixé comme objectif d’évaluer la diversité de l’entomofaune terricole de la galerie forestière du Monastère Notre Dame de l’Assomption. Au total, nous avons capturés 1880 individus dans deux techniques d’échantillonnage avec une abondance remarquable des formicidés. Au regard des résultats obtenus, nous avons constaté que les espèces de grandes tailles étaient majoritaires traduisant une adaptation dans le milieu. Ceci corrobore aux résultats obtenus sur la non significativité des paramètres environnementaux tant sur l’abondance que la richesse spécifique des insectes collectés (p>0,05). Par ailleurs, au regard des résultats obtenus, une intensification des activités anthropiques dans cet écosystème entraînerait une influence significative sur l’entomofaune terricole de cet écosystème.

Références

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