Examen de l’aptitude à la reproduction chez le bélier et le bouc
Résumé
L’examen de l’aptitude à la reproduction (EAR) du mâle est une composante importante de l’élevage des petits ruminants. L’EAR est mieux réalisée 2 mois avant la saison de reproduction. Il est basé sur l’examen clinique et physique ainsi que sur la détection des anomalies des spermatozoïdes. En considérant les résultats de cet examen, les béliers sont classés en 4 catégories: Insatisfaisant, douteux, satisfaisant et excellent. Les béliers satisfaisants permettront d’obtenir de bonnes performances de reproduction s’ils sont mis pendant 60 jours pour saillir des brebis au ratio de 1:50. Cependant, des béliers exceptionnels peuvent réaliser une bonne performance reproductive au ratio de 1 bélier pour 100 brebis. Chez le bouc, la circonférence scrotale doit être d’au moins 25 cm pour les races pesant plus de 40 kg. Il est considéré comme satisfaisant s’il passe l’examen physique et produit un éjaculat avec au moins 50 % de spermatozoïdes progressivement mobiles et moins de 30 % d’anomalies totales des spermatozoïdes. Cet article examine les facteurs affectant la fertilité, la production et la qualité du sperme ainsi que la libido et la capacité de saillie chez le bélier. Les détails de l’examen de l’appareil génital et du sperme et l’interprétation des résultats sont traités. La classification des béliers selon leur potentiel de reproduction est présentée. Des recommandations spécifiques, lorsqu’elles sont disponibles pour le bouc, sont mises en évidence. Les principales maladies génitales sont traitées. La cause de réforme la plus fréquente chez le bélier est l’épididymite à Brucella ovis. La réforme systématique des béliers à épididymite améliore les taux d’agnelage des troupeaux de 10 à 15 %. Globalement, l’examen de l’aptitude de reproduction chez le bélier et le bouc est un outil important pour l’amélioration de la fertilité des troupeaux et la prévention des maladies contagieuses ou héréditaires.
Mots-clés: Reproduction, maladies génitales, fertilité, bélier, bouc
INTRODUCTION
L'examen de l’aptitude à la reproduction (EAR) du mâle est considéré comme une pratique courante chez les animaux domestiques. Cet examen vise à évaluer la capacité d'un mâle à féconder un nombre donné de femelles dans un intervalle de temps défini. Il ne s'agit pas d'un test de fertilité puisque de nombreux mâles exclus par cet examen ne sont pas complétement stériles et peuvent même fertiliser un grand nombre de femelles dans certaines conditions spécifiques d’élevage (Ott et Memon, 1980; Gouletsou et Fthenakis, 2010; Rowe, 2010; Ridler et al., 2012; Van Metre et al., 2012).
Chez les petits ruminants mâles, l’examen de reproduction est à envisager deux mois avant la saison de lutte, particulièrement dans le cadre d'une visite de suivi sanitaire du troupeau (Tableau 1). Il est admis qu’environ 10% des béliers ont une fécondité médiocre. Un grand nombre parmi eux peut être détecté par palpation des testicules sans qu'il soit nécessaire d'effectuer un examen du sperme. Cependant, certaines pathologies peuvent passer inaperçues si l'examen du sperme frais n'est pas effectué. Cet article présente les bases sémiologiques de cet examen chez le bélier et le bouc. Un intérêt particulier sera accordé aux aspects de santé et aux anomalies physiques et du sperme justifiant la réforme des béliers et des boucs.
Facteurs affectant la fertilité du bélier
En dehors, et bien avant le début de la saison de reproduction (avant juin au Maroc), la taille des testicules et le nombre de spermatozoïdes sont réduits, en particulier chez les races a reproduction saisonnière (e.g., Sardi) (Boukhliq, 1986). Les testicules doivent être de tailles similaires, très résilients (turgides) et glisser librement dans le scrotum (une comparaison avec des sujets du même âge et de race similaire peut être utile). Si l'historique et l'examen du bélier et du sperme montrent une fertilité réduite, le traitement n'est souvent pas possible et il convient d’éliminer ce mâle. Un bélier potentiellement bon peut être testé à nouveau 2 mois plus tard, puisque l'infertilité peut être temporaire. Il est important de rappeler que la preuve ultime de la fécondité d’un mâle est la production d'agneaux (Ridler et al., 2012).
Les caractéristiques quantitatives et qualitatives du sperme sont fortement corrélées avec la capacité de féconder les brebis. Leur évaluation peut par conséquent identifier la plupart des béliers à faible fertilité. Un système de notation basé sur la quantité et la qualité du sperme récolté par vagin artificiel peut être utilisé. La fertilité réelle (taux de conception) des béliers avec des scores de sperme différents a été relevée. En effet, Des brebis étaient mises à la reproduction sur chaleurs synchronisées puis abattues 25 jours plus tard pour déterminer les taux de conception (présence d'embryons). Les résultats ont montré que 96% à 97% des béliers avec des scores de 3 à 5 avaient un taux de conception de 80 à 100% tandis que seulement 35 et 25% des béliers avec des scores 2 et 1 respectivement pouvaient servir plus de 80% des brebis (Hulet, 1977; Kimberling, 1984).
Une corrélation élevée a été observée entre certains paramètres du sperme (tableaux 2, 3) et la fertilité ou la fécondité. Le pourcentage de spermatozoïdes normaux vivants, la mobilité, le pH et les anomalies des têtes ou des pièces intermédiaires ont été les paramètres les plus corrélés avec la fertilité (> 60%). La corrélation entre la fécondité et les paramètres spermatiques était la plus élevée pour le pourcentage de spermatozoïdes normaux vivants, le % de cous anormaux et le pourcentage des anomalies de la pièce intermédiaire (33 à 44%) (Hulet, 1977; Kimberling, 1984).
Dans les conditions d'accouplement naturel, les performances de reproduction des béliers peuvent être affectées par plusieurs facteurs. Ceux-ci peuvent être regroupés en 3 grandes catégories: 1) Facteurs affectant la production de sperme, 2) Facteurs affectant la qualité du sperme, et 3) Facteurs affectant la délivrance de sperme à la femelle.
L'objectif de l’examen de l’aptitude à la reproduction est d'évaluer un mâle sur sa capacité à produire et à déposer le sperme en quantité suffisante dans les voies génitales femelles et à réaliser des taux de conception et une fécondité élevés.
Facteurs affectant la production de sperme
Le nombre de spermatozoïdes produits quotidiennement est directement corrélé à la quantité de tissu testiculaire sain (volume ou poids). En pratique, on peut facilement obtenir une estimation du volume ou du poids de ce parenchyme testiculaire en mesurant la circonférence scrotale au plus grand diamètre (Braun et al., 1980; Burfening et Rossi, 1992; Elmaz et al., 2007). Ainsi, ce paramètre constitue une part importante de l’examen chez le mâle. Des circonférences scrotales minimales ont été établies pour deux groupes d’âge chez le bélier reproducteur: les mâles âgés de moins et de plus de 14 mois (Tableau 4).
La production du sperme est également affectée par l'activité sexuelle, la saison, la nutrition et la santé générale du bélier (Mickelsen et al., 1982; Ahmad et Noakes, 1995; Avdi et al., 2004; Ridler et al., 2012). Il est donc important de procéder à un examen clinique approfondi et à une évaluation de l'état corporel du bélier (Tableau 1). L’examen de l’aptitude de reproduction du bélier devrait être conduit 30 à 60 jours avant la lutte, de préférence pendant la saison de reproduction naturelle et sur les béliers au repos sexuel. En dehors de la saison de reproduction ou après une utilisation intensive, les béliers auront des testicules généralement plus petits et plus mous.
Tableau 1. Que chercher pendant l'examen clinique du bélier?
Facteurs affectant la qualité du sperme
La qualité du sperme peut être affectée pendant le processus de la spermatogenèse lui-même ou pendant la maturation du sperme et son stockage dans l'épididyme (Mickelsen et al., 1981; Gouletsou et Fthenakis, 2010; Van Metre et al., 2012). Toute maladie qui peut perturber la thermorégulation des testicules, ou le transit épididymaire, affecte directement la morphologie et la capacité de fertilisation du sperme. Ces facteurs comprennent les maladies générales, la fièvre ou les processus pathologiques au niveau du scrotum, du testicule ou de l'épididyme. Il est donc important de savoir comment examiner et reconnaître les anomalies ou les lésions de cette partie des organes génitaux (Tableau 2).
Tableau 2. Anomalies les plus fréquentes des organes génitaux chez le bélier.
Figure 1. Balanaposthite ulcéreuse chez des béliers (a: grave, b: modérée) en raison de la production excessive d'ammoniac par Corynebacterium renale.
Figure 2. Balanite. (à gauche) cas précoce, (à droite) cas avec atteinte (nécrose) du processus urétral suite à l'urolithiase.
Figure 3. Dermatite scrotale: à distinguer de la gale et de la dermatite de contact. Figure 4. (à gauche et à droite) Bélier présentant un abcès scrotal rompu avec adhérences et périorchite.
Figure 5. Bélier présentant une asymétrie scrotale sévère due à une atrophie testiculaire unilatérale. Figure 6. Jeune agneau (14 mois) avec un scrotum asymétrique distendu à cause d'une hernie inguinale.
Figure 7. Bélier adulte avec un gonflement sévère du scrotum suite à une orchite bilatérale.
Figure 8. Testicules provenant d'un bélier adulte infertile montrant une périorchite et un abcès.
Figure 9. Distension de la zone inguinale chez un bélier infertile avec des abcès inguinaux et péri-testiculaires à cause de C. pseudotuberculosis (a: évaluation clinique, b: évaluation post-mortem).
Figure 10. Cryptorchidie unilatérale chez un agneau. a) comparaison avec un agneau du même âge, b) cryptorchidisme unilatéral droit.
Figure 11. Béliers avec une queue de l'épididyme sévèrement distendue et une atrophie testiculaire due à une épididymite (à droite et à gauche).
Figure 12. Lésion sévère post-mortem de l'épididymite due à B. ovis.
Figure 13. Distension unilatérale de la queue de l'épididyme due à une spermostase. a) évaluation clinique avant la castration, b) évaluation post-castration.
Figure 14. Queue de l'épididyme d'un bélier stérile montrant des granulomes spermatiques.
La pathologie génitale la plus fréquente chez les béliers est l'épididymite contagieuse (Figure 11). Il y a deux entités séparées en termes d'étiologie en fonction de l'âge du bélier: l’épididymite du bélier et l’épididymite de l'agneau.
L’épididymite du bélier est principalement due à Brucella ovis. En effet, c’est probablement la maladie la plus commune qui affecte les béliers géniteurs. L'élimination systématique des béliers avec épididymite améliore les taux d'agnelage des troupeaux de 10 à 15% et participe à limiter la dissémination de la maladie. Les béliers affectés bilatéralement sont habituellement stériles, mais certains peuvent conserver une certaine fertilité (jusqu'à 40%). Les mâles affectés unilatéralement perdent environ la moitié de leur capacité de fertilisation (Van Metre et al., 2012; Picard-Hagen et al., 2015).
La principale voie d’entrée de l'infection chez les béliers géniteurs est la muqueuse buccale ou oculaire. Cependant, des facteurs comme le comportement homosexuel, l'ingestion orale, le reniflement génital entre les béliers, ou entre béliers et brebis, sont suspectés d'être les principaux mécanismes de transmission. La transmission vénérienne aux brebis est possible. La transmission verticale des brebis aux agneaux par voie transplacentaire ou via le lait a été également suggérée (Ridler et West, 2011; Picard-Hagen et al., 2015).
L'agent infectieux provoque une hyperplasie des cellules réticuloendothéliales et une septicémie. Il se localise dans l'épididyme, les vésicules séminales, les glandes bulbo-urétrales et les ampoules différentielles, entraînant des lésions grossières (épididymite et enflure interstitielle locale) avec infiltration plasmocytaire et lymphocytaire dans les régions péri-vasculaires et migration des leucocytes polymorphonucléaires dans la lumière épididymaire. Les cellules épithéliales de l’épididyme subissent une hyperplasie en réponse à l'inflammation et forment des plis obstructifs dans la lumière ainsi que des kystes pariétaux. Les spermatozoïdes s'accumulent en avant du lieu de l'obstruction et finissent par la pression physique et la fragilité tissulaire exercées pour provoquer une rupture du conduit et une extravasation des spermatozoïdes dans le tissu interstitiel et le développement de granulomes (Carvalho et al., 2012). La pression de l'obstruction entraîne une dégénérescence du tissu séminifère et une atrophie testiculaire.
La qualité du sperme peut commencer à se détériorer dans les 2 à 3 semaines après l'infection. Les anomalies de l'éjaculation consistent en une diminution de la mobilité, une diminution de la concentration et une augmentation du nombre de spermatozoïdes avec des têtes détachées (Tableau 3) (Cameron et Lauerman, 1976; Kimberling et al., 1986; McLaren, 1988). Le diagnostic différentiel de la distension scrotale causée par l'épididymite doit inclure:
• Hernie inguinale avec extension omentale à travers l'anneau inguinal.
• Accumulation de liquide d’ascite.
• Œdème de la peau scrotale.
• Hématome.
• Orchite.
• Varicocèle.
• Spermatocèle.
• Plaie perforante causant la cellulite.
Tableau 3. Résumé des caractéristiques cliniques et de laboratoire de l'épididymite chez le bélier.
Les béliers infectés peuvent être détectés par sérologie. Le test de fixation du complément (FC) est habituellement positif dans les 6 à 9 semaines après l'infection (titre 1: 160 ou plus) et reste élevé jusqu'à 7 mois ou plus. Le test FC est un test de dépistage de masse, mais manque de sensibilité et de spécificité (le nombre de faux négatifs et de faux positifs est très élevé). Le test ELISA, par contre, est plus sensible et les faux positifs ne sont généralement pas un problème. Ce test est également utilisé dans la détection précoce de la maladie (Ridler et West, 2011; Franca et al., 2014; Ridler et al., 2014).
L'épididymite de l'agneau est causée principalement par Actinobacillus seminis (Heath et al., 1991). Elle affecte les béliers à jeune âge, en particulier ceux qui sont bien nourris. L'infection chez un groupe d'agneaux est répandue par contact oro-nasal avec l'urine ou les sécrétions du prépuce pendant le comportement typique d’exploration du prépuce des autres mâles. L'infection ascendante a également été incriminée. La prévention de la maladie par des vaccins ou des antibiotiques prophylactiques est de valeur limitée. Certains agneaux avec des taux élevés de leucocytes polymorphonucléaires (PMN) été traités avec succès par la tétracycline à action prolongée (20 mg/kg). Actinobacillus seminis a été isolé chez des béliers avec un sperme ou une fécondité anormale. Une étude a démontré que les signes cliniques n'étaient pas toujours présents, bien que deux des cinq béliers expérimentalement infectés présentaient des lésions palpables (Al-Katib, et Dennis, 2005). Les abcès nécrotiques des testicules et de l'épididyme peuvent être observés à l'autopsie. Par ailleurs, A. seminis a été isolé à partir des vésicules séminales et de l'épididyme d'un bélier sans lésions majeures. Ceci suggère que l'infection par A. seminis peut être assez répandue et silencieuse et par conséquent devrait être envisagée dans tous les cas d'infertilité (Mbai et al., 1996; Al-Katib et Dennis, 2005; Otter, 2008; Al-Katib et Dennis, 2009; Gouletsou et Fthenakis, 2015; Acosta-Dibarrat et al., 2016).
Le contrôle de l'épididymite du bélier dans un troupeau repose principalement sur l'examen régulier des béliers et l'application stricte des directives pour la palpation scrotale, la circonférence scrotale, la qualité du sperme et le test ELISA. En général, tous les agneaux avec une circonférence scrotale inférieure à 30 cm ou avec une consistance testiculaire anormale devraient être écartés de la reproduction. Les béliers doivent également être évalués après la saison de reproduction. La vaccination peut être utilisée comme méthode de contrôle supplémentaire. Cependant, les béliers vaccinés ne peuvent pas être testés par sérologie. Dans ce cas, la culture du sperme est nécessaire pour identifier les béliers infectés. La vaccination peut être effectuée deux fois par an, avant et après la saison de reproduction (Ridler et West, 2011; Picard-Hagen et al., 2015).
Un programme de contrôle plus strict consiste à effectuer un examen clinique de l'appareil génital sur tous les béliers en plus de la sérologie et de la culture du sperme. Les mâles doivent être testés lors de l'examen avant et de 30 à 60 jours après la saison de lutte. Tous les béliers présentant des paramètres anormaux du sperme, une petite circonférence scrotale ou suspectés d'avoir une épididymite ou positifs à l'ELISA doivent être immédiatement éliminés (Ridler et West, 2011).
Dans les troupeaux où la brucellose est déjà présente, l'éradication peut être réalisée en utilisant l'une des méthodes de gestion basées sur les tests et l'abattage des béliers infectés et en évitant l'introduction de nouveaux animaux infectés. Dans la partie initiale du programme, les béliers devraient être testés fréquemment (à 30-60 jours d'intervalle) afin de détecter les béliers qui pourraient avoir été en phase d'incubation de la maladie, mais n'ont pas été testés sérologiquement positifs.
Tous les béliers positifs ou suspects doivent être abattus et remplacés par des antenais négatifs. La location ou l'échange de béliers devrait être découragée à moins que les autres troupeaux aient le même programme d'éradication.
L'éradication de la brucellose peut être obtenue progressivement dans les grands troupeaux en établissant d'abord deux bandes: un troupeau «saint» et un troupeau «infecté» avec une séparation stricte des deux. Des béliers saints sont utilisés sur des brebis séparées et doivent être testés à la fin de chaque saison de lutte. Les antenais de remplacement doivent être négatifs à l’ELISA et isolés pendant 30 jours après l'achat.
Facteurs affectant la délivrance du sperme
Les facteurs les plus importants qui jouent un rôle dans la capacité du bélier a effectivement livrer le sperme aux brebis sont l’aptitude physique, la libido et les conditions de gestion de la reproduction dans l’élevage (Toe et al., 1994; Gouletsou et Fthenakis, 2010; Menegassi et al., 2012; Smith et al., 2012; Van Metre et al., 2012). Les problèmes physiques tels que les boiteries, la cécité (Tableau 1) et les problèmes du pénis ou du prépuce (Tableau 2) peuvent ne pas interférer avec la production ou la qualité du sperme, mais les béliers ne pourront ni trouver ni saillir de brebis, ce qui peut réduire les performances de reproduction.
La libido (capacité d'accouplement ou de service) est un autre facteur qui affecte la capacité reproductrice du bélier (Alexander et al., 2012). Malheureusement, cela n'est pas évalué lors de l'examen de routine du bélier. Il est très important de pouvoir suivre l'activité sexuelle des béliers après le début de la saison de lutte et d'identifier ceux avec une capacité de service médiocre. Ceci est facile si le bélier est équipé d'un harnais marqueur. Cette pratique de gestion permet à l’éleveur de surveiller également l'activité sexuelle des brebis et le nombre de retour en chaleurs. Le contrôle de la capacité de service est essentiel pour l'utilisation de jeunes béliers en raison de leur manque d'expérience.
Le ratio bélier/brebis doit être ajusté pour chaque élevage selon les directives générales suivantes:
• 1 bélier à 50 brebis pour l'accouplement de paddock (mâles matures)
• 1 bélier à 25 brebis pour accouplement de paddock (jeunes béliers)
• 1 bélier à 30 brebis pour accouplement en terrain accidenté
• 1 bélier à 15 brebis pour un troupeau à chaleurs synchronisées
• 1 bélier à 10 brebis pour la reproduction hors saison
Examen sémiologique et interprétation
Les directives de l'examen d'aptitude à la reproduction (évaluation et interprétation) ont été établies par La Society for Theriogenology. Ces directives mettent l'accent sur la santé générale, l'examen clinique (Tableaux 1 et 2), la circonférence scrotale (Figure 15), la morphologie et la mobilité du sperme. Les éjaculats sont récoltés le plus souvent par électro-éjaculation (Figure 16). Les échantillons de sperme doivent être protégés du choc thermique afin d'évaluer la mobilité (Figure 17). Les caractéristiques du sperme normal du bélier sont résumées dans le tableau 4. La détermination de la concentration du sperme n'est souvent pas faite dans les conditions du terrain. Cependant, l'apparence globale de l'éjaculat peut être utilisée pour apprécier sa qualité (Tableau 5) (Figure 18). La mobilité peut être évaluée grossièrement (mouvements ondulatoires, vagues) sur un échantillon non dilué sans lamelle (x 100) (Tableau 6). La mobilité individuelle peut être effectuée sur un échantillon couvert par une lamelle après dilution avec un diluant approprié (x200 ou x400). La morphologie individuelle du sperme doit toujours être effectuée sous huile d’immersion (x 1000). Différentes techniques de coloration sont disponibles, mais la plus courante est la coloration à l'éosine-nigrosine (Figures 19, 20, 21, 22). Les principales anomalies souvent manquées par les praticiens sont celles de la tête (vacuoles, diadèmes), les défauts d’acrosome (pliés ou noyés) (Figure 23) et la présence d'autres cellules (cellules sphéroïdes, cellules en méduse) (Figure 24). L'observation sous microscope à contraste de phase d'un frottis de sperme est utile pour la caractérisation de certains défauts de la tête et de l'acrosome (Figure 23). Les techniques de coloration Diff Quick® ou Giemsa sont utiles pour identifier les sphéroïdes et les globules blancs (Figure 24).
Tableau 4. Taille testiculaire et évaluation de la qualité de reproduction des béliers. Modifié d’après Yarney et Sanford (1993).
Figure 15. Mesure de la circonférence scrotale, à l'aide d'un ruban de mesure, au niveau du plus grand diamètre comprenant les deux testicules.
Figure 16. Équipement pour la récolte et l'examen du sperme des béliers et des boucs. [A] : a) vagin artificiel pour petits ruminants, b) ruban de mesure de la circonférence scrotale, c) électroéjaculateur portable avec électrode linéaire, d) électro-éjaculateur portable avec électrode circulaire, [B] : e-f) Technique d'électro-éjaculation chez un bélier debout.
Figure 17. Technique de terrain utilisant un bain d'eau tiède pour protéger le sperme du choc thermique de la congélation. Figure 18. Ejaculats avec une densité décroissante de gauche à droite (voir le tableau 5 pour d'amples explications).
Figure 19. Anomalies morphologiques de la tête du spermatozoïde (coloration à l'éosine-nigrosine). Figure 20. Anomalies morphologiques de la pièce intermédiaire et de la queue du spermatozoïde (coloration à l'éosine-nigrosine).
Figure 21. Spermatozoïdes d'un bélier infertile avec une incidence élevée de double pièce intermédiaire et queue et gaine mitochondriale anormale.
Figure 22. Gouttelettes protoplasmiques: proximale (en bas) et distale (en haut). Le taux élevé de gouttelettes est souvent observé chez les béliers jeunes ou les béliers épuisés ou bien ceux qui se remettent d'une trouble sévère de spermatogenèse ou d'un problème de transport de sperme épididymaire.
Figure 23. Acrosomes anormaux: acrosome en bouton (en haut), acrosome détaché / enflé (en bas).
Figure 24. Spermatides sphéroïdes ou ronds (a) et cellules en méduses (b) ou bordure ciliée de l'épithélium épididymaire. Leur présence dans l'éjaculat témoigne d'un processus dégénératif sévère.
Figure 25. Leucocytes polymorphonucléaires et têtes détachées de spermatozoïdes dans un échantillon de sperme d'un bélier avec épididymite à B. ovis.
Figure 26. Anomalies d'acrosome, vacuoles et autres anomalies de la tête et de la pièce intermédiaire sous microscopie à contraste de phase.
Tableau 5. Corrélation entre l'apparence de l'éjaculat du bélier et la concentration du sperme.
Tableau 6. Evaluation de la mobilité massale du sperme.
L'échographie du scrotum et de son contenu peut être indiquée dans certains cas et est détaillée dans un article à part (Boukhliq et al., 2017). Cette technique permet de visualiser des lésions qui peuvent ne pas être palpables. Le granulome de sperme ou granulome spermatique résulte de l'extravasation de spermatozoïdes dans le tissu interstitiel de l'organe. Il peut ressembler au spermatocèle. Les granulomes de sperme (Figure 14) et les spermatocèles (accumulation localisée de spermatozoïdes dans un conduit épididymaire ou testiculaire dilaté) sont fréquents et peuvent être non infectieux en raison de tubes aveugles efférents et de l'aplasie segmentaire du canal de Wolf.
Les granulomes épididymaires de la tête et de la queue de l’épididyme sont observés comme des zones anéchogènes ou hyperéchogènes avec une marge distincte et avec ou sans capsule hyperéchogène. Les granulomes du testicule sont généralement microscopiques et n'apparaissent pas à l'échographie. La distension du mediastinum testis est détectée lorsque des granulomes sont présents dans la tête de l'épididyme. Le parenchyme testiculaire hétérogène avec présence de nombreux foyers hyperéchogènes est typique de la dégénérescence testiculaire associée aux granulomes testiculaires et épididymaires.
Les béliers sont classés en fonction de l'examen physique et de l'évaluation de sperme en 4 catégories: Insatisfaisant, douteux, satisfaisant et excellent.
Le bélier insatisfaisant
Un bélier est classé insatisfaisant s'il ne satisfait pas aux exigences minimales pour une partie de l'examen. Normalement, ces béliers doivent être éliminés du programme d'élevage. Cependant, s'il n'y a pas de problèmes infectieux et que le vétérinaire pense que les changements sont réversibles, l'option de tester le bélier plus tard devrait être proposée au propriétaire. La catégorie insatisfaisante comprend les béliers avec les éléments suivants:
• Problèmes sévères de santé, anomalies congénitales, mauvaise conformation.
• Cryptorchidie, hernies, épididymite, abcès scrotal, abcès du fourreau, adhérence pénienne, testicules très mous, tuméfaction ou enflure scrotale, orchite, hypoplasie testiculaire, différence marquée dans la taille entre les testicules.
• Circonférence scrotale: inférieure à 30 cm pour les agneaux ou à 33 cm pour les béliers.
• Morphologie des spermatozoïdes: > 50% d'anomalies.
• Mobilité des spermatozoïdes: < 30%.
• Un test ELISA positif pour B. ovis (doit être effectué systématiquement sur tous les béliers d’un âge supérieur à 9 mois).
• Signes cliniques: dépression, fièvre, œil rose, piétin, boiterie, fièvre catarrhale, blue tongue, dermatophytose, toute autre maladie contagieuse rendant le bélier soit insatisfaisant ou douteux.
Le bélier douteux
Cette catégorie inclut tous les béliers avec un paramètre douteux ou souffrant d'un problème traitable ou réversible. Ces béliers peuvent être utilisés dans un programme d'élevage limité s'ils n'ont pas de maladie contagieuse. Les béliers douteux doivent être testés à nouveau dans les 50 à 60 jours après la mise en œuvre du traitement et reclassés comme reproducteurs satisfaisants ou insatisfaisants. Les raisons courantes pour classer un bélier comme douteux incluent:
• Note de l'état corporel: maigre (1 ou 2) ou obèse (5).
• Posthite légère à modérée, dermatite scrotale, morsure de gelée?, gale.
• Circonférence scrotale: inférieure à 30 cm pour les agneaux ou à 33 cm pour les béliers.
• Morphologie du sperme: > 30% d'anomalies.
• Mobilité du sperme: < 30%.
• Test ELISA suspect pour B. ovis. Tester à nouveau après 30 à 60 jours.
Le bélier satisfaisant
Cette catégorie comprend les béliers qui répondent à toutes les exigences minimales pour la santé générale, la circonférence scrotale, la mobilité et la morphologie du sperme. Ces béliers auront de bonnes performances reproductives s'ils sont mis avec des brebis à un ratio de 1:50 pendant 60 jours. Ils doivent remplir les conditions suivantes:
• Bonne santé générale.
• Bonne conformation.
• Appareil génital normal.
• Pas d'antécédents d'infertilité.
• Score de condition physique : 3 à 4.
• Circonférence scrotale: 30 cm ou plus pour les moins de 14 mois, 33 cm ou plus pour les 14 mois ou plus.
• Morphologie du sperme: ≥ 70% normale.
• Mobilité du sperme: ≥ 30% de mobilité progressive.
• ELISA : négatif pour B. ovis.
Le bélier excellent
Cette catégorie comprend les béliers qui répondent à des exigences plus strictes pour la circonférence scrotale, la mobilité et la morphologie. On s'attend à ce que les béliers exceptionnels atteignent une bonne performance reproductive à un ratio de 1 à 100 brebis. Ils doivent avoir les attributs suivants :
• Excellente santé.
• Note de l'état corporel: 3 à 4.
• Circonférence scrotale: plus de 33 pour moins de 14 mois et plus de 35 pour 14 mois et plus.
• Morphologie du sperme: ≥ 90% normal.
• Mobilité du sperme: > 50% progressive.
• ELISA : négatif pour B. ovis.
Examen sémiologique de la reproduction chez le bouc
Il n'existe pas de recommandations spécifiques pour l’examen sémiologique chez le bouc (Ott et Memon, 1980; Al-Ghalban et al., 2004; Rowe, 2010; Ridler et al., 2012). La plupart des praticiens utilisent la même approche décrite pour les béliers. Les boucs devraient idéalement être testés pour le Corynebacterium pseudotuberculosis et le virus de l’encéphalite-arthrite caprine (Caprine Arthritis-Encephalitis Virus, CAEV). Il est important de rappeler aux éleveurs que les boucs devraient être achetés auprès d’élevages avec une bonne réputation et un programme de biosécurité et de santé préventive du troupeau. Les boucs doivent être contrôlés pour détecter les parasites gastro-intestinaux, en particulier s'ils proviennent de zones où il existe un problème de résistance aux anthelminthiques. L’examen de l’aptitude à la reproduction doit être aussi envisagé chez le bouc deux mois avant la saison de lutte. Si l'arthrite est due à la CEAV, le bouc doit être éliminé de la reproduction en raison de la susceptibilité accrue de sa descendance à la même maladie. Les anomalies courantes des organes génitaux sont résumées dans le tableau 7.
Tableau 7. Anomalies génitales fréquentes chez les boucs.
La circonférence scrotale (CS) doit être d'au moins 25 cm pour les races de plus de 40 kg de poids vif (Figure 27). La plupart des boucs des races laitières ont une CS de 25 à 28 cm lorsqu'ils atteignent 45 kg de poids corporel. Cette circonférence peut être atteinte à 7 mois. Les boucs des races à viande ont une CS de 26 à 29 cm vers 7 mois (45 kg de poids corporel) (Almeida et al., 2007; Rowe, 2010).
Le sperme peut être récolté par électroéjaculation, mais l’éleveur doit être averti que le bouc a tendance à vocaliser beaucoup et que cette procédure peut être mieux faite sous sédation. Il est préférable de récolter les boucs en utilisant le vagin artificiel qui est facilement accepté en présence d'une chèvre en chaleurs. Des chèvres qui ne sont pas en chaleurs ont également été utilisées avec succès. En général, un mâle est jugé reproducteur satisfaisant s'il passe l'examen physique et a un éjaculat avec au moins 50% de spermatozoïdes à mobilité progressive et moins de 30% d'anomalies totales du sperme (Rowe, 2010; Ridler et al., 2012). Certains boucs produisent des éjaculats jaunes (Figure 28). Ceci est dû à leur capacité génétique de produire des quantités élevées de riboflavine. Cette caractéristique ne semble pas affecter la fertilité. (Mendoza et al., 1989).
Figure 27. Mesure de la circonférence scrotale chez un bouc. Figure 28. Éjaculat jaune d'un bouc.
Conclusion
Il est estimé que 3,5 à 10% de la population des béliers sera éliminée à l'issue de l'examen spécial de l’aptitude de reproduction. Dans une étude rétrospective sur 14 667 examens de béliers à l'Ouest des Etats-Unis, 29% des animaux examinés ont été éliminés (Van Meter et al. 2012). La cause la plus fréquente d'échec était la mauvaise qualité du sperme (43,8% des échecs), d’où l'importance de la préparation et de l’examen adéquat des échantillons de sperme. Les causes inflammatoires, les anomalies physiques et le mauvais état d'embonpoint ont été la cause de l'échec dans 20%, 15.5% et 14.2% des cas respectivement. Dans la même étude, la séroprévalence de B. ovis était de 10,0% et le statut séropositif n'était pas associé à une mauvaise qualité du sperme dans plusieurs cas, ce qui souligne l'importance des tests sérologiques. Dans une autre étude menée en Espagne, 16,7% des béliers examinés (n = 897) ont été jugés inadéquats en se fondant uniquement sur l'examen clinique (Mozo et al., 2015). La principale cause d'échec dans cette étude était la posthite ulcéreuse et les lésions testiculaires. L'examen de l’aptitude à la reproduction chez le bélier et le bouc est une pratique vétérinaire importante pour les éleveurs des petits ruminants. Non seulement cela peut avoir un impact majeur sur la fertilité, mais aussi réduire les risques d'introduction de maladies contagieuses ou héréditaires dans le troupeau.
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