Résumé

De nombreuses ressources communes sont gérées par des systèmes basés sur les droits de propriété privée. Leur privatisation s’est accompagnée par la segmentation des droits de propriété et la fragmentation des décisions. L’assemblage de ces derniers peut entraîner des coûts privés et sociaux élevés. Heller a qualifié ce phénomène de tragédie des «anti-commons», caractérisée par le sous-emploi des ressources et le blocage de nouvelles possibilités de développement et d’innovation (Heller, 1998). La notion des «anti-commons» a été illustrée dans les domaines de la propriété intellectuelle, les médias et le business. Toutefois, peu d’études ont essayé de mettre en exergue les effets des «anti-commons» dans le secteur des pêches maritimes. Le présent article essaie d’éclairer les concepts des «commons» et des «anti-commons» en insistant sur l’importance des droits de propriété et les modes d’accès en matière de management des ressources halieutiques. La gestion des droits d’accès est considérée parmi les principaux problèmes qui menacent la durabilité des ressources halieutiques. Celle-ci fait intervenir plusieurs opérateurs économiques interdépendants impactant les décisions concernant leur exploitation. Dans ce contexte, l’échec de coordination conduira à une situation chaotique caractérisée par le sous-emploi des ressources halieutiques.


Mots-clés: Commons, ressources halieutiques, anti-commons, modes d’accès, coûts.