Déterminants de la consommation des abats de ruminants issus de l’abattoir frigorifique de Niamey (Niger)

Résumé

À Niamey, les abats représentent une source de protéines à la fois économique et culturellement ancrée, mais leur consommation reste influencée par divers facteurs socio-économiques et sanitaires. Une étude menée auprès de 300 ménages choisis dans les cinq arrondissements de la ville révèle que trois déterminants principaux expliquent les habitudes de consommation. Premièrement, la composition familiale joue un rôle clé: les ménages de plus de quatre personnes présentent une probabilité de consommation 35 % plus élevée (OR = 2,1), reflétant l'importance des abats dans l'alimentation des familles nombreuses. Deuxièmement, la perception des bienfaits nutritionnels (OR = 1,8) augmente de 25 % la probabilité de consommation, soulignant une sensibilité croissante aux aspects santé. Enfin, l'héritage culturel (OR = 1,6) maintient son influence, bien que de manière plus atténuée dans le contexte urbain contemporain. Cependant, cette pratique traditionnelle se heurte à des défis majeurs. Près de 45 % des ménages expriment des réticences liées aux conditions sanitaires de commercialisation, ce qui freine leur adoption plus large. Ces préoccupations mettent en lumière la nécessité d'une approche double: renforcer les normes d'hygiène dans les circuits de distribution tout en mettant en valeur les atouts nutritionnels par des campagnes ciblées. En définitive, l'étude suggère que les abats pourraient consolider leur place dans le paysage alimentaire Nigérien grâce à une stratégie combinant modernisation des pratiques commerciales et valorisation de leurs bénéfices. Une telle approche permettrait de concilier sécurité alimentaire, accessibilité économique et préservation d'un patrimoine culinaire précieux pour les populations urbaines. 

Mots-clés: Abats, Source de protéines, Population urbaine, Consommation traditionnelle, Abats de ruminants, Niger