Evaluation des coûts-bénéfices du semis direct des céréales et modélisation économétrique des déterminants de son adoption dans le Saïs et la Chaouia
Mots-clés :
Semis direct, Coûts de production, Marges nettes, Déterminants d’adoption, Changement climatique, Sais, Chaouia, MarocRésumé
Cette étude, menée en collaboration avec l’initiative UM6P–Al Moutmir (OCP-Group), a évalué les performances économiques et agronomiques du semis direct comparé au semis conventionnel pour les principales cultures céréalières (blé tendre, blé dur, orge) dans les zones du Saïs et de la Chaouia au Maroc, durant la campagne agricole 2022/2023. L’analyse repose sur une enquête menée en mai 2024 auprès de 120 exploitations agricoles céréalières. Les résultats montrent que le semis direct induit une amélioration moyenne des rendements (+6,6 qx/ha), une réduction de la consommation de semences (–58 kg/ha) et une baisse des coûts de production (–20,3 % au Saïs ; –11,1 % en Chaouia). Les marges nettes progressent significativement (+169 % au Saïs ; +55,5 % en Chaouia). Par ailleurs, le semis direct réduit les besoins en mécanisation (–25,4 % au Saïs ; –21,0 % en Chaouia) et le temps de travail (–8,3 h/ha et –6,0 h/ha, respectivement). Toutefois, cette technique entraîne une hausse des coûts en herbicides (+77,7 % au Saïs; +48,0 % en Chaouia) et en fertilisation (+14,5 % au Saïs ; +46,1 % en Chaouia). L’analyse économétrique met en évidence l’influence de plusieurs facteurs déterminants sur l’adoption du semis direct par les agriculteurs. Chaque niveau supplémentaire de formation (formation académique des agriculteurs enquêtés) est associé à une augmentation de 6,4 % de la probabilité d’adoption, soulignant le rôle central de la formation dans l’appropriation des innovations. De même, les agriculteurs membres d’une organisation professionnelle présentent une probabilité d’adoption supérieure de 27,5 % par rapport à ceux qui ne sont pas affiliés, ce qui illustre l’importance des réseaux collectifs dans la diffusion des pratiques de conservation des sols. Par ailleurs, l’ancienneté de l’exposition à la technique constitue un facteur significatif : chaque période supplémentaire de cinq ans depuis la découverte du semis direct accroît la probabilité d’adoption de 17,1 %. Enfin, l’accès au conseil agricole joue un rôle déterminant, puisque les agriculteurs bénéficiant de ce service enregistrent une probabilité d’adoption supérieure de 26,3 % par rapport à ceux qui en sont dépourvus. En conclusion, le semis direct constitue une alternative économiquement rentable et techniquement viable, malgré certains surcoûts, et son adoption dépend fortement des facteurs socio-économiques et institutionnels.
Mots clés: Semis direct, Coûts de production, Marges nettes, Déterminants d’adoption, Changement climatique, Sais, Chaouia, Maroc
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